ENGIE met les moyens pour accélérer dans les gaz renouvelables. Afin d’atteindre la capacité visée de 10 TWh par an dès 2030, le Groupe compte investir 6 milliards d’euros sur cette décennie, répartis à 50/50 entre unités de méthanisation et infrastructures de transport et distribution. En France, une équipe de 20 personnes développe un portefeuille qui compte actuellement 30 unités en exploitation. La procédure est identique dans les autres pays du Groupe : repérer des gisements méthanogènes, trouver des points de jonction avec le réseau de gaz et enfin obtenir les autorisations auprès des collectivités locales pour lancer la construction – en concertation avec les parties prenantes.
Potentiel méthanogène
Concrètement, ces développeurs assurent un rôle de chefs de projets. Ils quadrillent un secteur géographique à l’aide d’une base de données. Ils analysent les types de culture, d’élevage et d’industrie agroalimentaire. Ils estiment le potentiel méthanogène lié aux déchets produits (fumiers, lactosérum, pulpe de betterave, etc.) et, s’il est suffisamment attractif, ils évaluent la taille de l’unité de production nécessaire pour les méthaniser. Reste à approcher les partenaires potentiels, en premier lieu les exploitants agricoles, en mettant en avant deux avantages : ils n’ont plus besoin de stocker leurs fumiers, qui sont traités et valorisés en continu dans l’unité de méthanisation, et l’épandage des digestats leur permet de se passer d’engrais d’origine fossile.
Un défi est de convaincre l’ensemble des parties prenantes, élus et riverains qui s’inquiètent des impacts potentiels. « L’ensemble des unités de méthanisation est conçu et construit pour avoir des impacts très faibles », assure Denis Dhugues, directeur du développement chez ENGIE BiOZ. La patience est une qualité requise. Au total, un projet de méthanisation prend au moins 7 ans, et parfois plus de 10, entre l’acquisition du terrain, l’obtention des autorisations, les recours potentiels et la phase de construction. « La filière est encore jeune, en transformation, avec des contraintes techniques et juridiques évolutives à intégrer. Il faut beaucoup de conviction et de ténacité pour travailler sur ce type de projet », confie Denis Dhugues. Ces développeurs joueront un rôle clé dans la nouvelle ambition du Groupe autour des gaz renouvelables.