C'est parti ! Lors du sommet virtuel organisé en novembre dernier, les pouvoirs publics européens ont donné un nouvel élan au projet GAIA-X, initié par le ministre des Finances, Bruno Le Maire et Peter Altmaier, ministre allemand de l'Économie et de l'Énergie. L'objectif est ambitieux : GAIA-X veut en effet devenir la référence continentale en termes « d’infrastructure de traitement de données dans le cloud ». Un défi de taille pour plusieurs raisons : un retard important de l’Europe face aux géants américains comme Amazon, Google ou Microsoft qui imposent leurs standards, un marché estimé à quelque 35 milliards de dollars en 2021 et des questions, essentielles, liées à la sûreté et à la confidentialité. Avec GAIA-X, auquel participent déjà plus de 200 organismes et entreprises européens, se jouent donc des enjeux de souveraineté et de performance économique, avec l’objectif de créer des standards digitaux internationaux utilisés par le plus grand nombre, indépendants des grands acteurs existants. Et pour ENGIE, l’enjeu est de conserver son avance technologique et son indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs.
ENGIE, partie prenante du futur cloud européen
Le Groupe ENGIE est étroitement associé au projet, par le biais de la Direction Digital et Systèmes d’information du Groupe (DDSI) et d’ENGIE Lab CRIGEN, notre centre de R&D corporate. Pour Jacques Sibue, digital & IT risk manager à la DDSI, « ENGIE a une grande expertise dans la capacité à faire dialoguer les systèmes de nos clients ou partenaires avec nos plateformes digitales, telles que Darwin, Nemo, Livin, E-Care ou encore Smart O&M. Nous souhaitons donc mettre à profit cette expérience pour participer à l'élaboration d’un langage commun qui facilitera l'échange de données dans le cloud. »
Un travail titanesque attend les équipes d’ENGIE pour décrire la totalité des systèmes énergétiques et créer ces standards digitaux. A titre d’exemple, une éolienne produit en moyenne 800 000 données par jour… et sa seule inspection génère environ 3000 photos, soit entre 100 et 150 Go de données.
Heureusement, le Groupe a pris de l’avance dans le domaine, comme nous l’explique Jacques Sibue : « Avec le lab CRIGEN, nous capitalisons sur nos travaux déjà menés au sein d’un autre projet européen : H2020 Platoon. Ce projet visait à gérer et optimiser les échanges de données énergétiques entre consommateurs, producteurs ou gestionnaires d’infrastructures et proposer ainsi des solutions numériques innovantes et concrètes dans le domaine de l’énergie. »
Les données sont aujourd’hui un élément incontournable de notre stratégie. Dans nos parcs éoliens, pour les applications solaires B2B, les données météo, marketing ou opérationnelles (charge des batteries, disponibilité des panneaux), elles nous permettent de choisir entre la vente, l'utilisation ou le stockage de l'électricité. Côté business également, nous utilisons les données pour concevoir des offres sur-mesure ou anticiper les taux de désabonnement. La data collectée et analysée permet donc de mieux comprendre les clients, employés et fournisseurs. Et, in fine, d’améliorer la performance du Groupe.
Le directeur adjoint du Lab CRIGEN, Damien Carval, se félicite que le Groupe soit impliqué : « Participer à GAIA-X, c'est-à-dire à la création d'un “esperanto” pour des données et des services numériques très divers, va nous permettre d’enrichir l’agilité, l’interopérabilité et la résilience de nos solutions, et de grandir. En tant qu'acteur reconnu du monde de la recherche européenne et expert en interopérabilité, le Lab CRIGEN va tout faire pour que les solutions retenues répondent aux enjeux du monde de l’énergie et permettent des applications performantes et très concrètes pour ENGIE et la société dans son ensemble. »
ENGIE rejoint ainsi les nombreux acteurs de l'énergie au sein du projet, comme EDF ou ENEDIS, qui s’impliquent pour faire de GAIA-X une réalité et un succès pour l’Europe.
Pour suivre l’évolution de GAIA-X : rendez-vous sur son blog.