Après la vapeur d'eau et le CO2, le méthane – formule CH4 et composant principal du gaz naturel – est le troisième gaz lié aux émissions de gaz à effet de serre. Si sa durée de vie est relativement courte dans l'air – de 9 à 12 ans – son impact écologique est cependant indéniable : les experts considèrent en effet que les effets du méthane sur le réchauffement climatique sont entre 25 et 30 fois plus importants selon la méthode de calcul retenue par le GIEC (voire 85 fois selon d’autres méthodes de calcul) que ceux du CO2 !
C'est donc loin d'être un hasard si, à l'occasion de la COP 26 à Glasgow, une centaine de pays dont les États-Unis et les membres de l'UE se sont engagés à réduire de 30 % leurs émissions de méthane d'ici 2030.
Des émissions d'origine humaine
A l'heure actuelle, plus de la moitié des émissions totales de méthane sont directement liées aux activités humaines (émissions anthropiques). Si l'agriculture et les déchets en sont la principale origine (à hauteur de 60 %), 30 % sont issues de l’exploitation et du transport des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), la part liée aux infrastructures gazières étant très minoritaire.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le secteur pétrolier et gazier aurait émis près de 70 Mt de méthane en 2020, représentant environ 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie. Toujours selon l’AIE, près de 60 % de ces émissions proviendraient de fuites le long de la chaîne gazière (dont 40 % proviennent de la production de pétrole)