Les effets de la crise climatique se manifestent à un rythme destructeur et ils font apparaître avec plus d’acuité encore les fractures économiques, sociales et environnementales du monde. 2019 fut l’année d’un réveil mondial sous la pression des mobilisations citoyennes, notamment parmi les jeunes sur lequel nous pouvons construire.
À l'occasion du Forum économique mondial de Davos, ENGIE et la B-team ont organisé un événement pour rassembler les dirigeants économiques autour du défi climatique. Nous sommes tous les deux convaincus que le secteur privé peut s'engager et faire face de front au changement climatique et aux inégalités.
En tant que chefs d'entreprise, nous devons conduire la transformation de la production industrielle, garantir des emplois verts et rémunérateurs et démultiplier l’effet des politiques publiques vertueuses. Nous ne pouvons le faire qu'en transformant notre façon de diriger et de fonctionner.
Unilever a connu le succès grâce aux investissements qui ont permis de rendre ses produits plus durables. Les marques du groupe les plus engagées contribuaient à 75 % de la croissance globale en 2018 et progressaient
69 % plus vite. En outre, toutes les installations d'Unilever dans le monde sont désormais alimentées par une électricité 100 % renouvelable. La consommation totale d'énergie d’Unilever a ainsi baissé de 28 % contribuant à plus de 600 millions d'euros d’économies.
ENGIE a quant à lui procédé à des changements stratégiques radicaux, suivant une logique des 3P, planète, personnes, profit, renversant le modèle historique de l'entreprise pour aider ses clients à consommer moins d’énergie, une énergie plus verte et pour plus de confort. Près de 4 ans plus tard, les émissions de CO2 d'ENGIE sont réduites de moitié et la croissance et les bénéfices sont de nouveau en hausse.
Ces efforts et ces résultats constituent une proposition de valeur pour les entreprises - pas seulement morale et environnementale, mais véritablement économique. Investir dans l'efficacité et la circularité, c'est générer une croissance durable, désormais la seule possible. Ces changements que nous recherchons ne peuvent se construire qu’en collaboration entre toutes les parties prenantes car personne n’a la solution isolément.
Depuis la révolution industrielle, nous avons créé des richesses grâce aux énergies fossiles bon marché et facilement accessibles, conduisant ainsi à plus de développement humain, plus de liberté mais aussi plus de dommages à la planète.
La transition vers une économie net zéro carbone doit donc être juste, démocratique et équitable pour préserver la liberté et continuer la marche du progrès.
Le "Green Deal" de l'Union européenne constitue un modèle prometteur. Quoi qu’il en soit la réduction des émissions restera pour longtemps l’étalon auquel nous devrons mesurer la pertinence de nos actions. L’ampleur de la tâche est considérable, le calendrier plus pressant que jamais. Nous, décideurs économiques, devons prendre un engagement de réduction d'au moins 50 % des émissions à dix ans. Cela signifie innover et créer les produits, les pratiques et les services dont cette nouvelle ère a besoin.
Nul ne doit manquer à l’appel. À l'aube d'une nouvelle décennie doit naître un engagement renouvelé des entreprises pour un leadership ambitieux en matière climatique.
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